[L1] Comment le TFC bat le modèle d’Expected Goals ?

Il y a deux façons distinctes de bien figurer au cours d’un championnat. La première consiste à se créer des occasions de qualité et à en concéder de faible qualité. Ainsi, même avec une équipe moyenne du point de vue de la finition et avec un gardien moyen les résultats sur le long terme devraient être positifs. L’autre façon consiste à sur-performer, ou « battre le modèle ». Cas pratique avec le début de saison du TFC.

Rennes – Toulouse, le dernier fait d’armes

Malgré une baisse de forme dans les résultats récents (3 nuls, 1 défaite), le TFC continue d’acquérir plus de points que sa production sur le terrain ne laisserait penser.

Leur dernier tour de force a été d’aller chercher le point du match nul à Rennes aprés avoir été réduit à 10 juste avant la mi-temps et après avoir concédé l’ouverture du score. Le tout à l’extérieur s’il vous plaît.

Le cumulatif de xG du match nous en apprend beaucoup sur le déroulé de celui-ci. Les toulousains ont subi, beaucoup. A la 80ème minute, ils avaient concédé 12 tirs et n’avaient tiré qu’une seule fois. D’un point de vue qualitatif, Rennes « menait » alors 2 xG à 0.

En simulant les même tirs 10.000 fois, le modèle nous apprend que le TFC a mérité 0,17 points sur ce match (2,4% de chances de victoire x 3 points + 8,8% de chance de match nul x 1 point). Les toulousains ont donc rapporté 588% des points attendus sur ce match.

Ainsi depuis le début de saison c’est plus de 7 points supplémentaires que le TFC est allé cherché par rapport à sa production.

Si on se penche sur la positions des tirs rennais, on s’aperçoit que ceux-ci ont rarement été bien placé. Rennes a notamment tiré seulement 4 fois depuis la zone de danger, ce qui représente un quart de leurs chances. On voit aussi beaucoup de tirs en dehors de la surface ou dans des angles fermés.

Comment font-ils ?

Contre Rennes, le TFC n’a que très peu chercher à défendre au-delà de ses 40 mètres (délimités par les pointillés bleu) comme on peut le voir ci-dessous.

L’exclusion de Leya Iseka ne faisant par l’affaire des haut-garonnais, il a aussi fallu faire le dos rond pour résister aux assauts bretons.

Ainsi les toulousains ont mis de la densité dans leur propre surface afin de forcer les rennais à utiliser les côtés ou à tirer en situation défavorable.

Ainsi 69% des passes complétées par les rennais dans le tiers offensifs l’ont été sur les côtés.

Avec Todibo (3,5 duels aériens gagnés p90), Jullien (3,3) les toulousains se sentaient suffisamment fort pour affronter la ligne offensive rennaise dans les airs. Des titulaires, Sarr était le plus gros danger aérien (2 duels aériens gagnés p90) mais il a vite laissé sa place à Niang (0,6).

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si André (4,1) a joué plus haut en seconde période, s’offrant notamment l’occasion rennaise la plus nette du match… venue d’un centre.

Forcer les rennais à centrer s’est relevé être une bonne stratégie pour les violets puisque les bretons n’ont réussis que 4 centres dans la zone de danger au cours du match.

Il ne restait aux rennais qu’à tenter leur chance de loin et/ou dans de mauvaises conditions.

Le dernier rempart

Même quand les rennais arrivaient à surprendre l’arrière garde toulousaine, ils avaient encore à faire à un Baptiste Reynet en feu depuis le début de la saison.

Sur ce match Reynet a effectué 6 arrêts et pas des moindres puisque 4 d’entre eux sont arrivées d’une distance équivalente au point de penalty ou plus courte. Et quand la réussite est là, elle l’est jusqu’au bout puisque la seule fois où il a été battu dans le jeu, il a été suppléé par son poteau.

D’ailleurs le portier n’en est pas à son coup d’essai cette saison puisqu’il réussit prouesses sur prouesses dans le but toulousain.

Depuis le début de saison, Reynet a concédé 9 buts dans le jeu (hors pénalties) alors qu’il a fait face à un xGPost total de 13,19. Ceci représente une efficacité à arrêter les tirs à 47% au-dessus des attentes.

En comparaison Reynet avait des performances bien plus moyennes en 2017/18 (-2,4%)  et 2016/17 (+7,4%).

Pour aller plus loin dans la comparaison, deux des meilleurs performances en 2017/18 sont revenus à David De Gea (+73,7%) et Allison (+57,9%). Dans les deux cas, Manchester United et la Roma, ont battu le modèle sur l’ensemble de la saison. Est-ce que tout cela sera suffisant pour rester dans le haut du tableau ?

 

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